Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 09:31

P1060036.JPG

Le purin a été le produit de base de nos premières expériences. L’ortie est en quelque sorte la plante fétiche des cultivateurs « résistants » qui plaident pour l’utilisation des plantes en substitution des produits phytosanitaires et compagnie. Je commence donc par décrire brièvement la préparation du purin d’ortie ; préparation aux multiples vertus.

A.              La préparation

 

La préparation est assez simple, quelques conseils sont néanmoins à considérer. Il est préférable de choisir de grandes orties mais encore jeunes, non montées en graine ni en fleur. Il faut les utiliser fraîches, propres et couper les racines. Récolter un kilogramme d’orties pour  un minimum de dix litres d’eau de pluie. Couper les orties en morceaux de dix à quinze centimètres, ni trop courts ni trop longs, feuilles et tiges.

Le récipient utilisé ne peut être en métal oxydable et de préférence en bois ou en plastique. Il faut prévoir un récipient d’une capacité bien supérieure au volume d’eau, par exemple un seau de quinze litres pour dix litres d’eau et un kilo d’orties. Placer un couvercle au dessus du récipient sans que celui-ci ne soit hermétique. Vu les odeurs dégagées, mieux vaut placer le tout à l’extérieur.

 

B.               La macération

 

Le purin doit être mélangé tous les deux jours avec un bâton de bois durant une minute dans un sens, une minute dans l’autre (horloger/anti horloger). Il est toutefois intéressant d’y jeter un coup d’œil pour observer l’évolution de la macération. Les premiers jours, l’eau va se noircir et par après, ce sont les orties qui vont changer. Si la dilution eau/ortie est élevée, la macération risque d’être un peu plus longue.

Suivant la météo et notamment la température, la macération peut prendre entre une et deux semaines. Pour savoir quand il faut stopper le processus, il faut observer la réaction du purin lors du mélange : le jour où le purin ne produit plus de mousse blanche quand il est mélangé, il faut arrêter la macération le jour même de préférence.

La macération s’arrête lorsque le purin est filtré. Plus le filtre est fin, meilleure sera la conservation mais moins bonne sera la qualité du purin. Il faut alors trouver le juste milieu. De nos expériences, nous retirons qu’un filtre de trois à quatre millimètres d’ouverture est un bon choix.

Pour conserver le purin ainsi filtré, il est recommandé d’utiliser un récipient opaque et hermétique cette fois. Plus il sera foncé et opaque, moins les effets de la lumière nuiront à la conservation. La température du lieu peut être comprise entre douze et vingt-cinq degrés.

 

C.               L’utilisation du purin d’ortie

 

Le purin d’orties est un produit fort, il faut bien avoir cela en tête. La dilution classique est d’un litre de purin pour dix litres d’eau. Lors d’une de nos expériences, du blé traité dès le semis, les graines qui n’étaient pas bien enterrées ont commencé à pourrir après quatre pulvérisations.

Le purin d’ortie est connu comme accélérateur de décomposition. Un compost difficile à décomposer ou encore un fumier trop frais peuvent être aidés par une pulvérisation au purin d’orties. Le purin est en effet un liquide vivant, peuplé de micro-organismes qui vont être disséminés sur le compost vont ainsi vivre dans et donc travailler la matière organique.

Une utilisation intensive du purin sur des plantes peut nuire aux feuilles de la plante, en effet, il est sage d’utiliser le purin avec modération pour ne pas bousculer l’équilibre du milieu de vie ; il doit juste lui donner un coup de pouce, un coup de vie.

NB : Pour plus de détails sur l’activation du compost par le purin, lire nos expériences.

La coccinelle vient pondre ses œufs sur l’ortie même,  ainsi elle fait fuir les pucerons ou les dévore. L’ortie est en effet un milieu de vie très riche. Le purin d’ortie lui aussi fait fuir les pucerons et d’autres insectes notamment les acariens. Comme insecticide, le purin doit être utilisé avec modération et en cas d’invasion majeure. L’équilibre naturel des êtres vivants du milieu doit permettre de réguler une bonne partie des « problèmes », ainsi, laisser quelques orties au bord du potager permet la reproduction de coccinelles et donc de lutter contre trop de pucerons. Le purin d’ortie est aussi connu comme antiparasite.

L’objectif est de renfoncer cet équilibre pour que le milieu se défende lui-même et d’intervenir pour l’aider à se maintenir. Le purin agit en même temps en tant que un répulsif et  renforce la plante pour se défendre mieux elle-même.

Le purin d’orties est très riche en azote, minéraux, vitamines et oligo-éléments. Il constitue donc un très bon engrais pour les plantes : il les renforce, les aide à pousser et les rend plus résistantes contre les maladies. Le purin peut donc être utilisé préventivement : il promeut les défenses naturelles de la plante et d’une façon curative lors d’attaques plus importantes.

Le purin fortifie plus le feuillage et les réserves de la plante que la fleur ou le fruit. Il est donc idéal pour la croissance et l’après-fructification, avant l’hiver.

REMARQUE IMPORTANTE

Traditionnellement, le purin est dilué et ensuite arrosé sur les potagers. Etant  donné qu’il est impossible pour un agriculteur d’arroser tout un champ, m’est venu l’idée de faire absorber aux semences une petite quantité de purin pur avant de les semer : c’est ce que j’appelle le traitement des graines. L’idée est que la graine garde en elle ce purin qui l’aiderait durant sa germination et toute sa croissance, ce qui éviterait un arrosage de toute la surface du champ. Je n’ai trouvé, dans la littérature concernant les purins, aucune trace d’expérience de ce genre ; ce qui explique la petitesse de la bibliographie de ce document. C’est pourquoi j’ai décidé de mener moi-même ces expériences à la ferme de mes parents, à Havinnes.

Le purin d’orties est connu pour revivifier le sol. L’application de purin sur un sol trop pauvre va accélérer le développement des vies microbienne et bactériale de celui-ci.

L’application du purin d’orties sur un substrat trop riche, en fumier par exemple, assurera une décomposition plus complète de la matière organique, une meilleure intégration des éléments nutritifs dans le sol et donc une plus facile utilisation de ceux-ci par la plante.

L’arrosage de purin (ortie ou mix) engendre un plus grand travail du sol, une vie organique plus développée et donc un tassement moindre.

Pour plus de détails à ce propos, veuillez vous référer aux expériences.

 

D.              D’autres purins

La préparation du purin de consoude est semblable à celle du purin d’ortie.  Le purin de consoude est moins riche en azote que le purin d’orties mais il contient en quantité importante de potassium, de calcium, de magnésium ainsi que de cuivre, zinc, manganèse, fer et de bore. Connu pour son alcalinité, le purin d’ortie aura tendance à augmenter le pH du sol.

Alors que l’ortie favorise  le feuillage, la consoude favorise la floraison et la fructification. Le purin de consoude est aussi connu pour être un bon activateur de compost et un multiplicateur de la vie microbienne dans le sol. Il apporte au sol, lui aussi, un bon nombre d’oligo-éléments.

Il est conseillé, lors de l’utilisation de celui-ci en arrosage, de le diluer à 5% au lieu de 10. Certaines sources le préconisent à 10%, mieux vaut ne pas vouloir le diluer trop fort même s’il ne cause pas de brûlures comme le purin d’ortie. Il est d’ailleurs encore plus conseillé de l’utiliser en alternance voir en mélange avec le purin d’ortie, ils se complètent très bien.

La préparation du purin de prêle est semblable à celle des deux purins précédents. Il peut être pulvérisé comme arrosé. Il est connu pour renforcer les défenses des plantes contre les maladies cryptogamiques (la rouille, l'oïdium, le mildiou, la fonte des semis, la tavelure). Ce purin est très riche en silice, fait fuir les pucerons et les limaces et développe les défenses naturelles des plantes arrosées.


P1020298.JPG

 

Nos expériences avec les purins: Catégorie d'articles: "cultures" et "sol"

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
Excellent work.
Répondre