4) Francis Delobel, agriculteur biologique. Script de son intervention le 14 septembre - Journée
« Pourquoi et comment produire la biodiversité » à la Chèvrerie de la Croix de la Grise.
Ceci est le témoignage d’une expérience concrète pour une ferme de type production laitière dans le but de s’intégrer à
l’écosystème.

Définition de l’écosystème : Une ferme peut être un écosystème, c'est-à-dire un organisme où chaque élément
a son rôle indispensable à jouer dans le but d’une fin commune. Nous avons choisi de faire travailler & collaborer les différentes composantes en redonnant à chacun un rôle à jouer.

L’enrichissement du sol : Le principe de base de l’agriculture biologique est que le sol nourrisse les
plantes. Donc, le sol est pour nous l’élément essentiel du bon fonctionnement de l’ensemble. Le respecter, c’est éviter son tassement et sa mise à nu, veiller à sa vitalité.
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Pour ce faire, nous lui apportons des éléments nutritifs organiques (et non minéraux), nous travaillons avec les engins
les plus légers possibles et ce, à la meilleure période (quand le sol porte le mieux). Nous favorisons ainsi le développement d’une grande diversité d’organismes dans le sol.
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Nous travaillons au maximum avec des légumineuses : trèfles, luzerne et pois qui contribuent aussi à son enrichissement.
Leur système racinaire bien développé assure un sol aéré capable d’une meilleure percolation de l’eau.
Le sol nourrit les plantes : La qualité du sol se transmet aux plantes. En effet le « volume » de
la plante est fourni par l’atmosphère (carbone, oxygène, azote, hydrogène) mais sa qualité dépend des éléments du sol (potassium, phosphore, calcium, magnésium, oligo-éléments…). Le sol
nourrit toutes les plantes : céréales, mélange prairies, végétation sauvage et arbustive.

Les plantes fournissent leurs services : à leur tour. Tout d’abord, celui qui nous concerne le plus :
l’alimentation du bétail : céréales et fourrages diversifiés. Cette diversité et qualité d’apports se répercute sur la santé des animaux et donc la qualité des produits finis. Le deuxième
concerne la vie du sol. De plus, une végétation diversifiée est bénéfique pour beaucoup d’autres éléments de l’écosystème : les insectes, les oiseaux, etc.

Autonomie alimentaire : nous avons principalement deux cultures qui nous permettent de produire
l’entièreté des besoins alimentaires de nos animaux.

·
Céréales fourragères : Avoine-Triticale-Epeautre + pois.
o Le semis en mélange
§ Diversifier les apports
§ Sécuriser la production par rapport
· Aux
conditions climatiques
· A
l’hétérogénéité des sols
o Reprise des graines pour le semis (en
partie)
§ Ecotypes adaptés
§ Contrôler les équilibres entres les
différentes espèces
o Pas de désherbage : laisse les plantes
dominées
§ Protègent le sol
§ Participent à d’autres fonctions (notamment
enrichissement : trèfles)
·

Fourrages : pâturage, foin & préfané
o Semis diversifié
o Inclusion de la flore sauvage à
l’alimentation du bétail
o Alterner fauche et pâturage
§ pour garantir une certaine diversité des plantes
et donc des insectes
Cultiver et élever en écosystème
• Limitation
– des coûts
– des interventions
• Contrôler la
qualité
– de l’alimentation
animale
– du sol
– du produit fini
– Combiner production et
préservation
• « Faire
travailler » un écosystème
– Résiliant : la
résilience signifie
• la capacité
d'un système à ne pas s'effondrer suite à une perturbation
• sa capacité
d’adaptation et de survie.
• L’adaptabilité
nécessite la diversité.
– où chaque élément a son
rôle
– capable de fournir
ses services (à l’humain)
"L'art suprême de l'agriculteur, c'est peut-être d'obtenir le maximum de vie, animale et végétale, avec le minimum d'efforts,
de puissance, de contrainte, d'intervention" (Philippe Schweisguth, Fondateur du journal France Agricole)
